mercredi 31 décembre 2014

Bonne année 2015 ! Je vous souhaite des désirs de livres anciens et l’envie raisonnable d’en acheter quelques uns...

Je termine ce soir ma sixième année d'activité de vente et d'achat de livres anciens. Ce n'est pas encore parfait mais je crois avoir bien cerné mes domaines de compétence (et d'incompétence), les attentes de ma clientèle et les aspirations de mes lecteurs.


Mon enthousiasme naturel me permet d'aller de l'avant
Ma lucidité de jeune sexagénaire m'oblige à la prudence.
Ma nature optimiste me rend la vie agréable
Mon anxiété cachée me permet d'en apprécier la teneur
Je ne m'en tire pas mal…

J'emprunte à Jacques Brel les vœux auxquels vous pouvez prétendre : " Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable ". Au crépuscule du soir de cette année tourmentée, je vous envoie, moi aussi, mes meilleurs vœux de bonheur, de santé et de réussite pour le crépuscule du matin de l'année qui vient.

J'ai une pensée particulière pour tous ceux qui acceptent d'animer mon modeste blog en y postant des commentaires toujours érudits, sympathiques et souvent drôles ; plus encore pour les lectrices qui envisagent avec indulgence et constance les propos facétieux de Philippe Gandillet qui n'en manque pas une lorsqu'il s'agit d'être maladroit…


Merci à tous d'être des membres actifs de cette petite communauté de lecteurs - plus ou moins - bibliophiles. A l'an qui vient ! Que si nous ne sommes pas plus, nous ne soyons pas moins… Pierre

mardi 30 décembre 2014

Charlemagne conté par Capefigue. Brillant sans être ennuyeux…


Jean-Baptiste-Honoré-Raymond (ses parents l'appelaient Jeannot) Capefigue fut un historien et un publiciste, né à Marseille en 1802, mort à Paris en 1872. Il appartenait à une famille d'origine génoise et fit ses études à Paris. Il se distingua par l'extraordinaire abondance de ses productions historiques. Son érudition fut dépourvue de critique, et ses détracteurs affirmaient que ses idées étaient plus vivantes que profondes…


Ce fut, en fait, un brillant vulgarisateur, ce qui est déjà pas mal ! On lui a reproché d'avoir été un historien engagé au service d'idées conservatrices, d'avoir trop écrit et trop vite, mais il a publié des textes inédits et a l'immense avantage de ne pas être ennuyeux ! La simplicité est souvent la forme la plus achevée de l'art littéraire comme le rappelle Philippe Gandillet...


Il m'est impossible, à un jour du réveillon de fin d'année, alors que je suis physiologiquement épuisé par les libations excessives de la fin de l'année de vous faire un résumé éclairé de la vie de Charlemagne. Que dit Wiki ?


Charlemagne est le fils de Pépin le bref. Il fut roi des francs puis empereur d'occident de 800 à 814.Conquérant, administrateur et législateur, propagateur de la religion catholique, il agit en maitre et défenseur de l'église, laquelle fut l'instrument de sa politique de rénovation culturelle.


Les conquêtes de Charlemagne frappèrent les contemporains par un mélange d'extraordinaires défaites (Roncevaux) et par des victoires étonnantes (prise de Pavie). Ses ennemis irréductibles furent continuellement repoussés en se battant sur plusieurs fronts de l'Elbe à l'Ebre, de la Bretagne à l'Italie du Sud. Ses qualités de chef allaient de pair avec une grande cruauté… Bien évidemment, son immense empire ne put survivre à la disparition de son créateur ! Tout ceci est développé de façon simple dans les deux volumes que je propose aujourd'hui à la vente.


Les amateurs d'ouvrages luxueux apprécieront la beauté de la reliure romantique en plein veau estampé, la qualité de l'impression, et le remarquable état de conservation de cet ouvrage qui fut un livre de prix ! Ce dernier est aujourd'hui très raisonnable… Pierre


CAPEFIGUE (Jean-Baptiste-Honoré-Raymond). Charlemagne. Paris, Langlois et Leclercq, 1842. 2 volumes in-8 (21,5/14,5). Reliure romantique plein veau couleur verte,  plats estampés avec arabesques, filet doré d'encadrement, dos lisse, caissons fleuronnés, lettres dorées, roulettes sur les coupes et les coiffes, gardes colorées, tranches jaspées.  XXXII, (4), 411 / (6), 458. Quelques fins trous de vers sur mors. Intérieur parfait. Bel état. 100 € + port

lundi 29 décembre 2014

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Prise illégale d’intérêts…


On me fait assez souvent l’honneur de déposer des courriers à la boutique de Pierre, le lundi quand j’assure la permanence de la librairie ; on m’envoie des lettres de recommandations, on me pose des questions pertinentes, on me demande conseil,  je reçois des réclamations,  des manuscrits, des poèmes…  J’emmagasine tout du mieux que je peux, c’est-à-dire dans le fond de mes poches, me promettant à chaque fois  - avec toute la sincérité dont je suis capable - de répondre aux lecteurs du blog dans les plus brefs délais. Puis je vais me promener dans la campagne qui entoure ma bastide provençale...

Dame !  Quand on a travaillé toute l’année à l’Académie à faire un dictionnaire, quand on a tenu toute la journée la librairie de Pierre en distillant à chaque client un peu de son savoir, on aspire à un légitime repos. Devine-t-on ce qui arrive ensuite ? C’est que ces lettres demeurent quelquefois au fond de mes poches, gouffres insondables et qui rendent rarement leur proie. C’est que mes projets épistolaires s’en vont au premier souffle qui passe et que le Mistral est un vent fort…  C’est que j’oublie, de la meilleure foi du monde, les engagements solennels que j’ai pris vis-à-vis de Pierre et de son remarquable blog.  

J’en suis, bien évidemment, le premier à m’en désespérer et à déplorer cette fatale étourderie qui doit  me valoir le ressentiment de quelques lecteurs. Mais qu’y faire ? Je ne suis qu’un dilettante à tendance schizophrénique. Je ne suis qu’un homme de rêverie et de frivolité. On aurait bien tort de me prendre au sérieux… Ô mes chers lecteurs ! Tachez de m’excuser et de me prendre tel que je suis !

Cependant, entre tous les désagréments que je dois à ce regrettable penchant, il en est un qui se reproduit quelquefois et qui me cause des scrupules bien plus lancinants. Certains de mes correspondants, flairant ma négligence et mesurant fort judicieusement les limites de ma probité, jugent à propos de joindre une petite coupure de monnaie (le billet de 50 € est la règle) à leur message. Ils espèrent, par ce moyen, m’obliger à répondre. C’est très adroit, peut-être, mais c’est un peu humiliant pour celui qui le reçoit, tout de même… On m’affirme pourtant que ce serait un usage très répandu chez les contributeurs du blog de Pierre.

Usage ou non, je trouve cette pratique condamnable dans son principe mais recevable au vu des résultats escomptés. Ces explications fournies, j’en donnerai pour preuve la célérité avec laquelle je vais répondre, ce matin, à une honnête proposition commerciale déposée dans la boite aux lettres de la librairie.


Cher Maitre,

Il m’arrive de plus en plus fréquemment, en me lavant le matin, d’hésiter entre les innombrables savons, crèmes et autres produits d’hygiène intime qui sont disposés sur les étagères de la douche. Un triste constat m’est alors apparu, ce matin : on n’a jamais proposé aux hommes de produits d’hygiène spécifiques à leur nature. Je souhaite me lancer dans ce créneau inexploré et compte faire fortune rapidement. Accepteriez-vous un droit à l’image ?  Christophe B**


Cher Christophe,

On s’éloigne de la bibliophilie mais votre idée me semble judicieuse. Je vous autorise à mettre mon portrait sur les flacons qui serviront à la toilette des membres qui en bénéficieront. Votre dévoué. Philippe Gandillet

samedi 27 décembre 2014

"A travers la Bulgarie" par Dick de Lonlay. Un livre d'étrennes...


La tradition du livre d'étrennes se perd. C'est dommage ! Mais comme les fêtes religieuses de Noël se télescopent avec celles de la fin de l'année républicaine et grégorienne, cela n'est pas surprenant ! Souvent, le livre d'étrennes s'offre à Noël…


Par contre, la tradition des étrennes perdure pour quelques services publics encore mal rémunérés. Je retrouve pourtant un projet de décret datant du 29 novembre 1789 qui n'attend plus que sa mise en application, aujourd'hui : " À compter du 1er décembre prochain, il ne sera permis à aucun agent de l'administration ni à aucun de ceux qui, en chef ou en sous ordre, exercent quelque fonction publique, de rien recevoir à titre d'étrennes, gratifications, vin de ville, ou sous quelqu'autre dénomination que ce soit, des compagnies, administrations des provinces, villes, communautés, corporations ou particuliers, sous peine de concussion ; aucune dépense de cette nature ne pourra être allouée dans le compte desdites compagnies, administrations, villes, communautés, corporations ".


En fait, Le mot Etrenne proviendrait du nom de la déesse romaine de la santé Strena, qui était célébrée le premier janvier. Simple don de plantes porte-bonheur à l'origine, elles se sont rapidement développées sous l'Empire romain pour devenir un acquis social quelques siècles plus tard.


Je vous propose aujourd'hui de rétablir cette tradition du livre d'étrennes en offrant ce récit de souvenirs de guerre et de voyage par un volontaire au 26e Régiment de Cosaques du Don à votre ami bibliophile et collectionneur de plats historiés qui vous a invité à partager ce réveillon du nouvel an avec lui.


Il s'agit d'un témoignage sur la campagne russe de libération des provinces slaves de l'empire Otoman et sur l'agitation nationaliste slavophile. Cet ouvrage en parfait état, remarquablement illustré par l'auteur devrait combler de bonheur votre hôte. Achetez néanmoins un bouquet de fleurs pour la maitresse de maison si vous voulez qu'on vous propose une deuxième part au moment du dessert ! Pierre  


DICK DE LONLAY. A travers la Bulgarie. Souvenirs de guerre et de voyage par un volontaire au 26e Régiment de Cosaques du Don. Les Balkans, Etropol, Tchelopetz, Plevna, Araba-Konak, Sofia, Tatar-Bazardjick, Philippopoli, Le Rhodope, Hermanli, Andrinople, San-Stefano, Stamboul. Illustré de 20 dessins par l’auteur. Paris, Garnier Frères, 1886. Un volume in-8 (22/15). Cartonnage éditeur, percaline rouge polychrome, plaque signée par Paul Souze, toutes tranches dorées, gardes colorées. Bel état, pas de rousseurs, gouttières lingot. 75 € + port

vendredi 26 décembre 2014

Réponse au discours de réception d'Ugo P**, nouveau membre du blog de la librairie de Tarascon...



Cabinet d’Avocats Piranacci & Neveux
Corte, Marseille, Bogota.
A l’attention de Mrs. Gandillet, Brillard, etc., L.A.R. valant mise en demeure.

Messieurs,
A la demande de mon honorable client que vous nommez sans autorisation dans votre billet, je vous somme par la présente de retirer ledit billet dans les meilleurs délais ; c’est à dire sur le champ.
Dans le cas contraire, vous me verrez au regret d’avoir recours à tous moyens qui me paraitront nécessaires pour procéder à l’exécution  et je ne parle que du retrait à ce stade de nos discussions.
Sur la forme.
Je  passe vos affirmations ridicules pour n’en citer qu’une : « vous avez su ne jamais répondre aux sirènes de l’argent facile. ». Je vous retransmets ce que je tiens de la bouche même de mon client : « mais on ne me l’a jamais proposé, ni sirènes, ni argent»
Sur le fond.
Tout d’abord, il ne vous appartient pas de qualifier mon client de pinzuto. Le fait que celui-ci soit né sur le continent est à proprement parler, un cas de force majeure. A savoir une grève des liaisons maritimes conjuguée à l’entêtement de sa maman, par ailleurs ma cousine. En cette circonstance, l’usage du terme pinzuto est strictement limité au cadre familial le plus restreint. Et je n’imagine pas, du moins pas encore, que votre volonté soit d’entacher l’honneur de cette famille en prétendant en faire partie.
De même, et par extension, mon client ne peut être assimilé à un pinzuti comme ceux qui, chaque été, envahissent massivement notre belle ile. Ce que je dis pour mémoire, car il ne me semble pas que ce soit votre intention ; mais je tenais à ce que vous sachiez que j’en serais le premier informé si pareille idée vous prenait.
Quant à traiter mon client de pinzutu, ce serait   le désigner à la vindicte publique. En effet, vous n’êtes pas sans ignorer que depuis la jurisprudence Matteo Falcone et le scandale Colomba, la chasse au pinzutu, même de la plus minime espèce, est ouverte tout au long de l’année sur notre belle ile. Or, s’il s’agit d’un neveu né en terres étrangères, mon client n’en reste pas moins le fils de ma cousine. Aussi je vous laisse mesurer la signification de l’expression M'hà fattu scappà u tappu,  me faire fuir le bouchon… Ou si vous préférez, pousser le bouchon trop loin comme on dit chez vous.
Mais plutôt que d’envisager une altération de nos rapports jusqu’à présents cordiaux, je préfère me convaincre du caractère raisonnable de votre état d’esprit. A ce propos, je vous prie de noter que la cartouche de calibre 12 qui accompagne le présent courrier est consignée. Vous veillerez à la restituer à l’issue de la procédure.
Va bene, je vous adresse mes neveux. Vous leur remettrez le billet à détruire ainsi que la somme qu’ils vous indiqueront ; somme indispensable pour permettre le classement de votre dossier dans les archives de notre cabinet (pas de grosses coupures). Si tout se passe bien, alors basta comme on dit chez nous. Dans le cas contraire je prendrai personnellement cette affaire en main.
Votre dévoué, César Piranacci, Avocat-Conseil
PS : Pas d’entourloupes, mes neveux sont équipés des moyens de transmission les plus modernes. Je suis informé de tout et sur le champ.


De César Piranacci à son neveu Rico.
Mon neveu,
C’est simple. Tu prends avec toi tes cousins Figatelu et Loupieru. Vous détruisez le billet et vous leur faites cracher les frais de dossier. Quand tout sera réglé, vous me préviendrez avec ce code : « le colis a été livré ».
Votre oncle à tous : César.
PS : N’oubliez pas de recharger le téléphone satellitaire !

De Rico Piranacci à son oncle César.

Mon oncle,
Tu sais que le cousin Loupieru est membre de la Concolta Ecoligistu qui milite contre les survols de l’ile. L’autre soir, nous avons plastiqué l’antenne de Solenzara pour fêter notre départ sur le continent. Le cousin Loupieru, la Concolta Ecoligistu et moi-même te prions de croire que nous n’étions pas au courant de cette histoire de téléphone satellitaire.
Tes neveux.

De : César Piranacci à son neveu Rico
J’attends des nouvelles .Stop. Ou en est-on à Tarascon ? .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César.
Mon oncle .Stop. Nous avons trouvé un cousin, ton neveu Marini, qui nous a montré comment envoyer des télégrammes en PCV .Stop. Je ne savais pas qu’il était issu d’un second mariage. J’ai aussi été surpris d’apprendre que le cousin Figatellu était son oncle alors qu’il est moins âgé que lui .Stop. Concernant l’imprimerie clandestine, nous sommes entrés activement dans une phase d’observation intense qui, à force de concentration et d’efforts, nous conduira aux faux-billets .Stop. Cependant, impossible de se faire servir des Casanis, uniquement des pastiches marseillais .Stop. En tout cas, leur planque est une couverture idéale .Stop. Une bibliothèque avec de vieux livres, comme à l’école .Stop. On te prévient dès qu’on a trouvé la planche à billets .Stop. Tes neveux affectionnés : Rico, Figatelu et Loupieru .Stop.

De : César Piranacci à son neveu Rico

Pas planche à billet .Stop. Billet internet .Stop. Calomnie pinzuto .Stop. Destruction immédiate .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César

Situation confuse .Stop. Propose balade en montagne .Stop.

De : César Piranacci à son neveu Rico
Ne pas secouer colis .Stop. Agir avec tact .Stop. Prendre abonnement bibliothèque .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César
Bibliothèque ne prête pas de livres .Stop. Livres seraient à vendre .Stop. ??? .Stop. Peu crédible .Stop. Financements occultes possibles .Stop. Tarascon proche Suisse .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César
Agence blanchiment .Stop. Implications politiques évidentes .Stop. Préparer nuit bleue .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César

Nuit bleue impossible .Stop.  Couvre-feu à 7 heures pour non-résidents .Stop. Journée bleue suicidaire .Stop. Vigie citoyenne des Comités Tartarin .Stop. Cousin Loupieru suggère attaque massive internet .Stop. Cousin Loupieru connait  Nord-coréenne .Stop

De : César Piranacci à son neveu Rico

Vos pères méritaient mieux que des figues molles comme premiers-nés .Stop. 


De Ugo P. à son oncle César, via courrier prioritaire.
Mon cher oncle,
Je vous prie, s’il vous plait, d’oublier mon précédent courrier. Vous me connaissez ; je suis un impulsif, toujours prompt à défendre la réputation de notre famille. Quand j’ai lu le mot "colère", la mienne est montée. Mais à tout bien réfléchir, ce mot ne se lit qu’une seule fois  parmi d’autres expressions dont quelques-unes semblent dignes d’être retenues comme « admirable », cité 38 fois ou « sublime », 23 fois ; sans parler de « magnifique » qui ne se compte plus. Finalement, il me parait que ce billet peut être donné à lire aux cercles les plus larges. Bien sur, il pourrait flatter un peu plus  mon ego; mais laissons-lui le privilège de n’être que le premier d’une longue lignée. Je suppose que ma renommée aura la patience de se plier à un crescendo dans les acclamations.
Aussi, veuillez s’il vous plait mon oncle, changer les instructions de vos neveux, mes cousins. Plutôt que d’effacer le billet, il me paraitrait judicieux  de mettre colère en italique. Cela soulignerait à quel point ce terme est emprunté quand il s’agit de moi. Un peu comme une expression étrangère dont il serait de bon ton de souligner l’exotisme en l’écrivant en lettres penchées.
Avec tous mes remerciements, votre neveu, Ugo.


De : César Piranacci à son neveu Rico
Passer colère en italique .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César

Colis passé en Italie .Stop. Circuit habituel .Stop. Centre Equestre Carne-Cavallo .Stop. Aucune trace de Faux-billets .Stop.

De : César Piranacci à son neveu Rico
Pas colis .Stop. Colère .Stop. Pas Italie .Stop. Italique .Stop. Passer colère en Italique .Stop. Récupérer colis .Stop. Réparer conneries .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César

Colis réexpédié de Carne-Cavallo via colissimo .Stop.

De : César Piranacci à son neveu Rico
Numéro de suivi ? .Stop.

De Rico Piranacci à son oncle César
Erreur affranchissement colis .Stop. Expédié conserverie sud-ouest France .Stop. Traçabilité impossible .Stop. Demandons indemnisation ? .Stop.

De : César Piranacci à son neveu Rico
Intercepter livraison .Stop. Tout remettre en place .Stop. Fissa .Stop.  

De Rico Piranacci à son oncle César
Le colis a été livré .Stop.

jeudi 25 décembre 2014

Joyeuses fêtes de Noël avec Henry Poulaille !


De toutes les solennités de l'année, de toutes les fêtes de famille, La Noël fait partie, depuis 1500 ans, des fêtes les plus observées et aux rites qui ont le moins changé. En Provence, c'était autour du cachafioc – tronc d'arbre fruitier – que l'on se réunissait dans une maison transformée et animée de mille feux à l'approche de la naissance du Christ. Le tronc d'arbre gisant devant l'âtre, dépourvu de ses rameaux, on y accrochait déjà de modestes joujoux qu'on cachait également parfois dans les souliers. Plus au nord, c'était un tronc d'arbre de résineux – la fameuse « bûche de Noël » – qu'on baptisait avant de le mettre au feu… Vers minuit, toute la famille réunie partait en cortège vers l'église qui résonnait, sous ses voûtes, de chants sacrés et on allait se prosterner devant la crèche où figuraient les personnages traditionnels.


A quelques variantes près liées aux progrès de la science, aux contraintes de la vie moderne et à la défiance envers la religion, toutes les familles célèbrent, encore aujourd'hui, de la même façon cette joyeuse fête. Pour combien de temps encore ? Je ne sais. On peut simplement remarquer qu'un amalgame est entrain de se faire avec la fin de l'année grégorienne. On envoie maintenant ses meilleurs vœux de Noël !


Heureusement, il reste les cadeaux. Ça, c'est Noël ! Les meilleurs cadeaux au pied du sapin, ce sont encore les livres, amis fidèles et complaisants, qui savent se plier à toutes les nécessités de l'âge. Ils sourient avec l'enfance et lui donnent, dans son naïf langage, d'aimables et morales leçons. A une intelligence plus avancée, ils offrent à l'aide de l'illustration ou de la photographie, les merveilles de la science, les vastes tableaux de l'histoire, les œuvres sérieuses ou gaies de l'imagination…


Voilà, cette année encore, c’est fait ! De notre côté, nous avons accueilli quelques membres de notre famille, [presque] tous nos enfants, et tous [1] nos petits enfants. J’espère que du vôtre, cette fête s’est également parfaitement passée. En raison de la préparation de l’animation liturgique de deux messes de Noël (minuit et matinée), j'ai un peu jonglé avec le temps, ces derniers jours, et je réalise que j’ai complètement oublié de vous proposer un ouvrage sur les fêtes de Noël… pour Noël ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire... Bonnes fêtes de Noël à tous ! Amicalement. Pierre  

"Nous voici dans la ville". Je l'ai chanté, celui-ci...
POULAILLE (Henry). La grande et belle Bible des Noëls anciens xVIIeme et XVIIIeme siècle. Paris, Albin Michel, sd (1949). Un fort volume petit in 4. Broché à couverture cartonnée illustrée. 628 pages. 40 € + port